Travailler près des gares : le coworking s’invite au cœur des mobilités

Pourquoi les gares et les pôles de transport intéressent-ils le coworking ?

Les gares, points névralgiques des territoires urbains et périurbains, jouent un rôle clé dans l’articulation des mobilités. Chaque jour, des milliers de personnes passent par ces zones pour se rendre au travail ou à d’autres activités. Cela en fait des lieux stratégiques pour accueillir des espaces de coworking.

Voici quelques raisons majeures qui expliquent l’attrait du coworking à proximité des gares :

• Accessibilité optimale : Les gares et les hubs de transport sont souvent très bien connectés, permettant un accès facile pour les usagers, qu’ils viennent d’un quartier voisin ou d’une autre ville.
• Réduction des temps de trajet : Les espaces situés à proximité des gares peuvent permettre aux utilisateurs de minimiser les trajets pendulaires (domicile-travail), voire d’optimiser les moments d’attente entre deux correspondances.
• Renouveau des quartiers autour des gares : Dans le cadre de nombreux projets de revitalisation urbaine, les abords de gares deviennent des pôles dynamiques où les commerces, services et innovations comme le coworking trouvent leur place.

Les "tiers-lieux de mobilité" — une tendance qui combine espace de travail et passage stratégique — se multiplient, notamment dans les grandes métropoles européennes, mais également dans des territoires plus locaux.

Des exemples en région : focus sur Annemasse et son réseau

En Haute-Savoie, la ville d’Annemasse illustre parfaitement cette dynamique. Avec l’essor du Léman Express, qui relie Annemasse à Genève et d’autres localités suisses, la gare est devenue un véritable point pivot pour les déplacements transfrontaliers. Les opportunités pour le coworking dans de telles zones de passage sont nombreuses. Par exemple :

• L’Atelier des Entrepreneurs (Annemasse) : Situé à moins de 10 minutes à pied de la gare d’Annemasse, il offre un espace de travail moderne répondant aux besoins des freelances, télétravailleurs et TPE qui souhaitent rester proches du réseau Léman Express.
• La Cour : Pas exactement au pied de la gare mais bien desservi par des bus proches, cet espace se distingue par une ambiance à taille humaine et un ancrage authentique dans le territoire.

Ces initiatives montrent comment les infrastructures de transport et les espaces de coworking peuvent se compléter pour renforcer l’attractivité d’une région tout en répondant aux besoins croissants de flexibilité des travailleurs.

L’exemple parisien : gares et coworking, une évidence ?

Si l’on s’éloigne des montagnes pour se tourner vers la capitale, Paris offre un cas d’école en matière de coworking proche des gares. Selon un rapport de Gares & Connexions, la branche de la SNCF dédiée à la gestion des gares, certaines zones autour des grandes gares (Gare Montparnasse, Gare de Lyon, Gare Saint-Lazare) regroupent une densité importante de tiers-lieux proposant du coworking.

Par exemple :

• Station F : Bien que plus centré sur l’entrepreneuriat que sur le coworking individuel, cet immense hub situé près de la Gare d’Austerlitz est emblématique du poids des infrastructures de transport dans le développement des espaces collaboratifs.
• WeWork Saint-Lazare : Parfaitement placé pour les milliers de personnes transitant quotidiennement par la gare, ce lieu illustre le mariage réussi entre travail flexible et transports urbains majeurs.

Ces lieux ne se contentent pas de capitaliser sur l’accessibilité : ils transforment les gares elles-mêmes en hubs multifonctionnels, repensant leur rôle dans la ville.

Le coworking à petite échelle : gares secondaires et territoires ruraux

Si les grandes agglomérations sont souvent en pointe en matière de coworking, les gares secondaires et les petites villes ne sont pas en reste. Ces espaces participent à une redistribution des activités économiques dans les zones moins denses.

Un exemple marquant est le programme Territoires d’Industrie en France. Dans certaines communes en revitalisation, des espaces de coworking ont vu le jour à proximité des gares locales. Citons par exemple :

• Les Passerelles (Pont-de-Beauvoisin, Savoie) : Un espace situé à deux pas de la gare TER pour soutenir les initiatives locales et offrir un lieu moderne aux professionnels.
• Aurillac Coworking (Cantal) : Une belle initiative dans une région peu dense, où l'accessibilité par train est un atout clé pour attirer des travailleurs extérieurs.

Ces exemples démontrent que le mariage entre coworking et gares est adaptable à la diversité des territoires, démontrant un potentiel d’extension même en dehors des grands centres urbains.

Quels avantages pour les utilisateurs et les territoires ?

Installer un espace de coworking à proximité des gares et des transports en commun offre des bénéfices sur plusieurs niveaux :

1. Pour les utilisateurs : Ils profitent d’une plus grande accessibilité, économisent du temps de trajet et intègrent leur travail dans une logique plus fluide de mobilité quotidienne.
2. Pour les territoires : Cela contribue à dynamiser les abords des gares, tout en renforçant l’image innovante et attractive des villes.
3. Pour l’environnement : Encourager le travail à proximité des transports encourage aussi des modes de déplacements plus durables comme le train, le bus, ou le vélo.

Un enjeu de mobilité et de vivre-ensemble

Alors, existe-t-il des espaces de coworking près des gares et des transports en commun ? La réponse est un grand oui — et le phénomène ne cesse de croître. Ces lieux incarnent un maillage entre travail, mobilité et qualité de vie, au croisement des attentes des individus, des entreprises responsables et des collectivités soucieuses d’équilibre territorial.

Entre lac et montagnes, mais bien au-delà, ils participent à une nouvelle manière de travailler, qui ne repose plus sur l'isolement ou l’obligation de longs trajets. Les gares, au cœur de nos mobilités, semblent tout trouver leur place dans cet écosystème en évolution constante, pour le plus grand bénéfice de tous.